mercredi 2 juillet 2014

L'Arbre des Indes de Louise Ducrocq, modèle


Louise Ducrocq, 2 décembre 2013

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En considérant que la nature a tout fait pour le bonheur de ces fertiles contrées ; qu'à la facilité de satisfaire tous leurs besoins, les Indiens joignent un caractère compatissant, une morale qui les éloigne également de la perséçution & de l'esprit de conquête : on ne peut s'empêcher de remonter, en gémissant, jusqu'à la source de cette inégalité barbare, qui a réuni dans une partie de la nation les privilèges & l'autorité, & rassemblé sur le reste des habitans les calamités & l'infamie. Quelle est la cause de cet étrange délire ? N'en doutons point ; c'est la même qui perpétue sur ce globe déplorable le malheur de tous les peuples. => Wikisource


10 mai 2014
Il suffit qu'une nation puissante & peu éclairée adopte une première erreur, que l'ignorance accrédite : bientôt cette erreur, devenue générale, va servir de base à tout le système moral & politique : bientôt les penchans les plus honnêtes vont se trouver en contradiction avec les devoirs. Pour suivre le nouvel ordre moral, il faudra sans cesse faire violence à l'ordre physique. Ce combat perpétuel fera naître dans les mœurs les contradictions les plus étonnantes ; & la nation ne sera plus qu'un assemblage de malheureux, qui passeront leur vie à se tourmenter tour-à-tour, en se plaignant de la nature. Voilà le tableau de tous les peuples de la terre, si vous en exceptez peut-être quelques républiques de ſauvages. Des préjugés absurdes ont dénaturé par-tout la raison humaine, & étouffé jusquà cet instinct qui révolte tous les animaux contre l'oppression & la tyrannie. Des peuples immenses se regardent de bonne foi comme appartenans en propriété à un petit nombre d'hommes qui les oppriment. => Wikisource

23 août 2014
Tels sont les funestes progrès de la première erreur que l'imposture a jettée ou nourrie dans l'esprit humain. Puissent les vraies lumières faire rentrer dans leurs droits, des êtres qui n'ont besoin que de les sentir pour les reprendre ! Sages de la terre, philosophes de toutes les nations, c'est à vous seuls à faire des loix, en les indiquant à vos concitoyens. Ayez le courage d'éclairer vos frères ; & soyez persuadés que si la vérité est plus lente à se répandre & à s'affermir que l'erreur, elle est aussi plus solide & plus durable. Les erreurs passent & la vérité reste. Les hommes intéressés par l'espoir du bonheur, dont vous pouvez leur montrer la route, vous écouteront avec empressement. Faites rougir ces milliers d'esclaves soudoyés, qui sont prêts à exterminer leurs concitoyens, aux ordres de leurs maîtres. Soulevez dans leurs âmes la nature & l'humanité contre ce renversement des loix sociales. Apprenez-leur que la liberté vient de Dieu, l'autorité des hommes. Révélez tous les mystères qui tiennent l'univers à la chaîne & dans les ténèbres ; & que s'appercevant combien on se joue de leur crédulité, les pleuples éclairés tous à-la-fois, vengent enfin la gloire de l'espèce humaine. => Wikisource

L'Arbre des Indes de Louise Ducrocq
11 mai 2014
Photographie Pierre Ducrocq
 

11 mai 2014

Bibliographie 

Sunil Agnani.- Entre la France et l’Inde en 1790 : Edmund Burke et les révolutions en Europe et en Asie In : Rêver d’Orient, connaître l’Orient : Visions de l’Orient dans l’art et la littérature britanniques, ENS Éditions, Lyon, 2008, ISBN : 9782847884203, (généré le 28 septembre 2014).

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